Voici l’avant dernier jour de notre étape après le passage dans les profondeurs d’Ankademiky
Jour 5: Sahanafa – Grotte des Portuguais – Ankotrakotraka 6h de marche
Nous aurons le temps de nous glisser derrière les pandanus qui masquent l’entrée du canyon, pour en faire une prospection sommaire. Ce canyon étant précisément plein d’eau, il est possible de tenter des expéditions» canyoning «dans cette partie nord du massif. Certains se descendent en 6h ou 9h, d’autres demandent 3 à 6 jours de contorsions pour sortir et arriver à la rivière Malio, qui se jette dans le Mangoky, grand fleuve dont le delta se trouve vers Morombé sur la côte ouest. Samson, un vieux copain guide, a accompagné de nombreuses tentatives dans ce domaine, et possède plus d’une «première» à son actif.
Nous reprenons notre marche en direction de la Grotte des Portugais. A l’embranchement, nous laissons nos sacs pour marcher un quart d’heure jusqu’à l’entrée de la Grotte. Cette caverne en forme d’arcade où les portugais d’après la légende venaient se terrer après avoir fait naufrage, n’a rien d’exceptionnel. On peut y loger cent têtes de zébu, et ce repaire a dû contenir plus de zébus volés que de portugais en vadrouille. Nous rebroussons chemin pour retrouver nos sacs, et prenons la direction d’Ankotrakotraka, ou nous dormirons ce soir.
Les gouffres se succèdent plus étroit et plus profonds qu’au début de notre promenade, les plaines du nord s’ouvrent à nos yeux.
Notre campement, situé de part et d’autre d’un petit cours d’eau, est une aire de camping aménagée par la nature, qui comprend une dizaine d’espaces sableux et plats, au milieu de la végétation dense où nous planterons les tentes. Avant de se jeter dans le canyon qui est à nos pieds, ce petit cours d’eau forme une piscine naturelle, où il fait bon patauger.
Naivo nous apporte le thé chaud, et pose discrètement une botta (bouteille de 1/4 de litre) de rhum dans un coin, puis repars aux fourneaux.
Son assistant plume les canards, et José épluche les oranges sauvages pour en récolter le jus. Naivo trouvera bien une combine pour laquer le tout!!! Au menu de ce soir: Canard laqué aux oranges, façon Chnou (nom communément donné aux chinois par les malgaches)
Et enfin le Jour 6: Ankotrakotraka – Bekijoly – Andriamanera (5h30 de marche et 2h de 4×4 pour retourner sur Ranohira)
Départ à 5h30 du matin pour partir à la fraîche, et nous attaquer à «Amparambatomanara», la montagne mythique du nord de l’Isalo. Arrivée à 8 heures au sommet, le soleil encore bas, nous offre toutes les ombres du relief déchiqueté des canyons. La brume au-dessus de la rivière Malio se forme peu à peu, au fur et à mesure que le soleil réchauffe la terre.
Nous sommes à la frontière nord est du massif. Il nous faut emprunter maintenant un corridor par lequel nous rejoindrons les premières habitations, Bekijoly, puis Andriamanera, où le bus 4×4 qui nous attend; nous ramènera à Ranohira.
C’est autour d’une natte, disposée par terre à l’hôtel Isalo Ranch, que nous nous retrouverons, en chansons, le bidon de rhum à portée de main, pour une remise des prix. Les vêtements portés ou non par les touristes, seront disposés, bien présentés sur la natte, et un numéro sera tiré au sort pour désigner l’heureux élu parmi notre équipe qui viendra à tour de rôle, choisir son lot. Il y en aura pour tout le monde!!!!
C’est sur «Ce n’est qu’un au revoir» version malgache que nous nous séparons. Les porteurs bien éméchés,s’entassent dans le bus qui les ramène au village!!! De retour en famille, ils seront pardonnés par leur femme, car, bien qu’ils soient saouls, ils rentrent les poches pleines.
Philippe Lecadre
Nick