Retrouvons l’équipe de Papavelo après leur périple dans le canyons des singes Jour 3: Ankorobé – Sakamalio 7h30 de marche dont 4h de descente
Nous rentrons au cœur du massif, pour en avoir une vision globale après 30 mn de marche. Les canyons escarpés s’entrecroisent en tout sens, déchirant les grandes plaines herbeuses, refuge des zébus sauvages.
Nous progressons au fond d’une vallée perdue, qu’il faudra remonter, pour en atteindre une autre. La procession des 50 personnes en file indienne louvoie entre les forêts de «tapia», insensibles aux feux de brousse.
Quelques gros sangliers poilus, détalent à notre approche, laissant leur empreinte bien visible dans la terre, qu’ils fouillent en quête de nourriture. Les papango (busards), planent au dessus de nos têtes, profitant des courants ascendants, au sortir des canyons ; la nature est silencieuse, il ne manque plus que les lions, girafes et antilopes pour nous croire en Afrique – Out of Africa!!!
Les pachypodium sont en fleur, (blanches, jaunes ou roses suivant les espèces), les épines du christ (rouge carmin) ainsi que les pervenches roses de Madagascar, bordent les chemins, la végétation s’accroche à la pierre, ses racines allant puiser de l’eau on ne sait où. Tout ce petit monde végétal bien présent, nous est expliqué par José, le guide, qui nous étale ses connaissances, le temps d’une petite pause, afin de réunir le groupe éparpillé.
La roche de l’Isalo est composée de grès sableux et ferrugineux. Le sableux, très tendre, s’effrite et s’érode, alors que le ferrugineux, laisse apparaître des nervures de fer, formant de jolis dessins sur la roche. C’est sur ces nervures que nous posons le pied, pour descendre une belle dalle rocheuse, dernière épreuve avant la grande plaine d’herbes hautes, au bout de laquelle se trouve Sakamalio. Maefa, le porteur d’ananas, pose ses paniers tressés, couplés à un bâton qu’il porte sur l’épaule.
Nous choisissons deux beaux spécimens bien gras et bien juteux, histoire de nous redonner un peu de courage pour la dernière longueur.
Il est 16h, le soleil qui décline réchauffe les couleurs, l’herbe jaunie devient orange ; nous redémarrons en file indienne, les jambes un peu lourdes, évaluant le reste du parcours à effectuer avant de se poser pour la nuit. Encore 30 mn et nous arriverons dans la forêt de Sakamalio, qu’il faudra traverser pour rejoindre notre aire de campement, situé près d’une jolie petite rivière ou coule une eau limpide, abreuvoir quotidien des lémuriens. Chacun aura son petit coin privé pour se baigner, se changer et « buller » en toute intimité.
Les porteurs s’affalent, les rires fusent et la sérénade des guitaristes reprend. Quelques-uns, parmi les plus âgés, décident d’aller taquiner l’anguille, met royal à Madagascar
Après cette journée de marche, il leur faudra encore remonter la rivière pendant 2h. Ils ne seront de retour que vers 1h ou 2 du matin, pour, loin du groupe, et sans bruit, faire cuire leurs prises, en prenant soin d’en garder pour le petit – déjeuner du lendemain. Bon appétit !!!
Nick